Je suis profondément agacée quand on me dit que si les femmes sont stressées, c'est de leur faute...
Encore récemment, un collègue (homme) m'a demandé pourquoi j'avais écrit un livre spécifiquement pour les femmes. Il ne voyait pas pourquoi les femmes avaient davantage de raisons de se sentir stressées que les hommes...
Je rappelle que le stress des femmes tient à des éléments subjectifs, caractéristiques de leur tempérament (perfectionnisme, culpabilité...), et à des données objectives : le monde dans lequel elles évoluent.
J'ai donc parcouru le Net à la recherche de statistiques sérieuses qui prouvent que les femmes sont exposées a davantage de stresseurs objectifs :
- elles ont plus d'investissement personnel que les hommes : en moyenne, les femmes consacrent près de 3h30/jour aux tâches domestiques, contre 2h pour les hommes. Peu d'évolution depuis 20 ans: en 1986 elles y conscraient 3h50 - dans le même temps, les hommes n'ont progressé que de 5 mn !
- elles s'astreignent à des tâches peu valorisantes : les femmes prennent en charge le quotidien répétitif et indispensable (courses, linge, cuisine...) alors que les hommes s'occupent de ce qui se voit et ce qui dure (travaux, bricolage, papiers, comptes...).
- elles ont moins de temps pour elles : à l'échelle d'une semaine, une femme dispose en moyenne de 3h25/jour pour elle, contre 4h21 pour un homme. A la fin de la semaine, il manque au moins 7h de récupération!!
- elles cumulent les activités. Pas de répit pour les femmes qui travaillent : dans une famille comptant deux enfants, dont les parents travaillent, les femmes accomplissent en moyenne 65% du travail domestique.
- la maternité les pénalise : 30% des femmes entrées depuis 7 ans dans le monde du travail, et qui ont plusieurs enfants, sont inactives ou au chômage.
Celles qui travaillent sont victimes du fameux "plafond de verre" (incapacité à occuper les postes les plus élevés dans le hierarchie). Sur ce sujet, je vous conseille le blog d'Olympe, féministe tendance XXI° siècle !
- travail rime parfois avec précarité (d'où dépendance financière) : sur les 1,3 millions de personnes travaillant à temps partiel, 80% sont des femmes. 1/3 des femmes travaillent à temps partiel, et parmi elles, 8,6% sont en situation de temps partiel subi (contre seulement 2,4% des hommes).
Sources :
- Observatoire des inégalités
- INSEE - enquête "emploi du temps" - 2004
- Le Monde - 18 août 2007
Faut-il que j'en rajoute ?? Et si vous insistez, je prends ma carte des Chiennes de Garde (là, je plaisante).
Bon week-end à toutes, et n'oubliez pas de vous reposer (une heure en plus, prise sur l'heure d'hiver, ça n'entre pas dans les statistiques !!)