Pourquoi les femmes seraient-elles "plus stressées" que les hommes ?
La parité n'a rien à voir dans l'affaire. Le stress des hommes et des femmes est différent (j'en vois les effets dans mes consultations, où je reçois 40% d'hommes).
Au départ, le stress est un phénomène transitoire, puisqu’il régit nos facultés d’adaptation.
D'une part, survient un "stresseur" (élément extérieur qui modifie mon équilibre, voire me menace), ce qui créé un état de stress (une tension interne, pouvant être ressentie physiquement ou psychiquement).
Or il y a bel et bien un stress « typiquement féminin » qui est entretenu par un mode de vie et des comportements souvent conditionnés. Car, si la plupart des femmes le ressentent tout au long de leur vie, c’est bien parce que celle-ci leur fournit un potentiel de "stresseurs" plus importants, et socialement difficiles à éviter.
Déjà, dans les temps immémoriaux, le stress était différent entre M. et Mme Cro-Magnon ! L’homme avait pour mission de protéger l’entrée de la grotte pour défendre le clan contre des attaques[1]. Pendant ce temps, la femme surveillait le feu. A l’homme la sécurité, à la femme la survie, car sans feu, point de salut. C’est déjà une responsabilité exorbitante...
Le stress des femmes d’aujourd’hui s’illustre par deux composantes :
- l’existence de stresseurs féminins qui constituent une menace
- plus ou moins entretenus (ou aggravés) par la manière dont les femmes reçoivent et vivent généralement le stress. A la différence des hommes, les femmes associent plus volontiers des émotions à des situations ou des personnes. Elles augmentent ainsi leur sensibilité au stress négatif.
Les stresseurs au féminin tiennent essentiellement au cumul de plusieurs vies.
Cette sur-gestion de situations laisse percer :
- une anticipation permanente, rapidement vécue comme une menace : que va-t-il encore se passer ? Qu’ai-je pu oublier ?
- une difficulté à gérer le temps, d’autant plus vive que les pensées occupent plusieurs espaces en même temps.
A ces éléments objectifs s’ajoutent des attitudes fidèlement entretenues :
- la peur lancinante de l’échec, de l’oubli, du non-résultat… Elle vient heurter une volonté farouche de « tout réussir », dans tous les domaines, ou parfois un trop fort niveau d’exigences.
- le désir de s’en sortir seule, sans demander ni refuser. Un peu comme si refuser entraînait une remise en question totale de l’identité de femme (l’idée d’être « bonne à rien »).
- l’ambivalence entre difficultés à oser, et recherche de reconnaissance
Stresseurs, émotions et attitudes se combinent étroitement pour créer un cocktail rapidement explosif !
(1) Il nous en reste aujourd’hui une habitude majoritairement observée : dans un couple, l’homme dormira le plus souvent près de la porte, afin de continuer à garder inconsciemment cette ouverture. Faites le test autour de vous !